mercredi 19 février 2014

Boutéflika a parlé

Ses  courtisans et ses larbins attendaient qu'il parle pour se positionner. Boutéflika a parlé, comme un prophéte qui guide cette faune à la recherche de protecteur. Mais au fond il nous apprends rien de nouveau. Pire, il a parlé pour rajouter à la confusion régnante une couche de plus. On comprends plus rien.  D'abord un premier message où il confond condoléances au victimes du crash du C130 de l'armée et discours politique, pour ensuite rajouter un deuxième  à l'occasion de la journée du Chahid. Dans les deux messages espacés de quelques jours,  il parle pour dire que  tout  va bien, pour ensuite  menacer tout le monde et rappeler les valeurs de novembre  qu'il utilise comme fond de commerce  en large et en travers  sous  toutes les formes dans le style des discours  des années de plomb: longs et ennuyeux. Il  parla  pelle-mêle des élections, de la DRS et de la situation  dans le pays sans vraiment en parler: il n'évoquera pas un instant les événements du M'Zab par exemple ni la situation dans le pays avec ses émeutes et ses soulévements quotidiens contre l'autorité de l'Etat  et ce phénoméne nouveau: les affrontements dans les nouvelles cités dortoirs entre des jeunes désoeuvrés animés par une  "arouchia" de quartier, les coupures des voies de communication: routes et voies férrées, la corruption quasi-généralisée mais parlera de la  restructuration de la DRS: une opération normale dira t-il, qui n'a rien a voir avec les prochaines élections, prévue de longues dates. Une restructuration nécessaire pour mieux répondre à sa mission, Une mission qui est sensée être centrée sur la sécurité au sein de l'armée. Il n'y a pas de problèmes au sein et entre les différents corps de l'armée, tout ce qui est dit autour sont des  mensonges et des agitations politiciennes injustifiées en rappellant dès le début de son message qu'il cumule les fonctions de Président de la république, de Ministre de la défense et de Chef suprêmes de toutes les forces  armées, certainement pour rappeler à certains qu'il est le chef et qu'il contrôle un navire qui chavire malgré tout. Cette mise au point est une réponse indirecte aux dernières sorties de certains officiers généraux  en retraite  très proche du pouvoir réel celui de  l'armée et qui sont contre le 4eme mandat de l'actuel président, un Président malade, fatigué  et le font savoir en se faisant passer pour les porte-voix des vrais décideurs au sein de l'institution militaire. Sachant tout cela Boutéflika manoeuvre. Il joue une partie de poker menteur, en campant sur sa position de rien dire de ses intentions en faisant parler d'autres quand il s'agit de critiquer ses opposants et de parler de choses qui n'intéresse personne, tout en faisant l'éloge de l'institution militaire et de la DRS pour avoir leurs soutiens pour un très  probable 4eme mandat pour lui, mais surtout pour son clan qui est fortement impliqué dans la corruption et les malversations à l'origine du différent entre les deux têtes du pouvoir: la présidence et la DRS. Cette dernière incarnée par le Général Mohamed Médiène un militaire  discipliné, il y'a peu de chance qu'elle  puissent s'opposer à une candidature de Boutéflika.
Les élections présidentielles du 17 avril agitent la classe politique algérienne. Une classe politique façonnée par un régime militaire et sous le contrôle de la police politique. Une classe  politique décevante qui s'accommode  de cette situation car vivant des  subventions de l'Etat. Un ramassis d'affairistes de la politique. Sans scrupules et sans foi ni loi. Dans tout cela une question persiste: si Boutéflika est impliqué dans les scandales de corruption en cascade qui ont eu lieu depuis son arrivée au pouvoir comme semble le dire certains. Pourquoi l'armée le soutient-il. Une énigme que j'ai jamais compris. Cerise sur le gateau on vient d'annoncer qu'il se présentera au électiond

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