Il y'a 26 ans je suis parti faire ma thèse en France. J'étais a Orsay à l'Université Paris XI. Accueilli dans un Laboratoire de Chimie organique dirigé à l'époque par une Juive: le Docteur Jaqueline Seyden-Penne une femme très émancipée d'un calme et d'une grande culture aussi bien scientifique que générale qui débattait de tout d'une manière intelligente avec beaucoup d’arguments et de modestie; je sais pas si elle était croyante : elle ne l'a jamais montré. Dans le reste du laboratoire, il y'a avait des personnes de toutes les religions et de toutes les communautés : des gens au contact facile et d'autres plus réservés; mais globalement j’étais à l'aise et tranquille parmi eux, je n'ai jamais senti un quelconque écart de la part de qui que se soit. Tous me respectais à de rares exceptions - ce qui tout à fait normal - pour ce que j'étais: Algérien et Musulman avec mon caractère. Pendant les repas a l'occasion des fêtes au Laboratoire, on faisait attention à respecter ma volonté et mes restrictions liées à ma religion. Pendant les vacances je fus souvent invités chez une autre juive Érika Guibé- Jampel pendant un à deux jours avec toute sa famille. Son soutien m'a été très précieux. Je lui doit beaucoup.
Au même moment je fréquentais mes compatriotes à la cité universitaire que je rencontrais le plus souvent à la mosquée pendant les heures de prière, car je n'avais pas beaucoup de temps. Un jour, alors que mon pays étais à feu et à sang, j'ai eu le réflexe naturel après un prêche de vendredi contre le "régime Algérien et ses suppôts les occidentaux en général" par un Iman autoproclamé appartenant aux étudiants Algériens et bénéficiant d'une bourse de ce pays qu'il insultait; de dire que j'étais pas d'accord avec leur manière de faire et de dire et que je me désolidarisais avec ce comportement et cette attitude. ce qui étais la moindre des choses à faire.
Depuis je fut montré du doigt et qualifié de tous les noms. Je fus isolé. Je n'ai jamais regretté ce que j'ai fait.
A mon retour en Algérie j'ai repris mon travail à l'Université transmettre ce que j'avais appris aux jeunes Algeriens, jai vécu avec mon peuple les années de sang et de douleur. Chaque jour qui passait était une épreuve. On tuais les Algériens sans distinction de sexe et d'âge : ils ont osé égorger ces six jeunes enseignantes de Sfisef, ils ont osé faire exploser une bombe dans un cimetière des Martyrs à Mostaganem tuant des enfants scouts un 1er Novembre. Ils ont osé commettre des massacres collectifs. Ces gens étais des Algériens qui sont devenus des monstres grâce à des prédicateurs de mosquée haineux. La résistance de tous les patriotes, de l'armée accusée à tort d'être responsable des massacre de masse: accusation relayée par les officines anti-algeriènne depuis Paris et Londres. Aujourd'hui victimes de la barbarie intégriste.
Pendant ce temps en étaient seules. Il a fallu attendre le 11 septembre pour saisir le danger que représente cette nébuleuse intégriste. Pendant des années les terroristes bénificiaient de complaisance et parfois de l'aide de certains pays et qui ont continu de le faire: les monarchies intégristes du golfe. Pire en osant accuser les services de sécurité Algériens et l'armée d'être les responsables des assassinats et de ces massacres de civils. L'histoire à montre le contraire.