vendredi 28 février 2014

Bouteflika et le poker menteur

Coup sur coup, le "clan" présidentiel s'agite. D'abord il essaye de (re)communiquer en produisant en quelques jours plusieurs discours sous forme de longues lettres d'un Président  qui est dans  l'incapacité de s'adresser de vive voix aux Algériens. Le premier  est un message envoyé à l'occasion du malheureux crash de l'hercule C130 sous forme de condoléances et de rappel a l'ordre à une classe politique et des "décideurs" en pleine effervescence, puis un deuxième à l'occasion de la journée du chahid pour rappeler les valeurs de Novembre et enfin un troisième à l'occasion de la fête de l'UGTA pour rappeler le recouvrement de nos richesses minières  et énergétiques. Entre temps il adresse un message pour rappeller comme à son habitude au bon déroulement des prochaines élections  dans une directive à l'administration pour mieux nous préparer à la fraude massive et  au vol du droit fondamental de tout citoyen: la liberté de choisir librement ses dirigeants,  tout en faisant annoncer par un premier ministre partisan et soumis, sa candidature  comme "indépendant" à la présidentielle comme en 1999: tout un symbole.
Au passage, il taclera certains de ses partisans, notamment le sécrétaire général du FLN, envoyé au charbon comme éclaireur et qui à ses yeux a dépassé la ligne rouge: un vrai mouton  de combat qui a foncé tête baissée sur tous ceux qui se sont déclaré contre le 4eme mandat. C'etait le but recherché: frapper les esprits, bousculer les convenances et créer la zizanie.   Il  fera l'éloge de l'institution militaire dans une ultime tentative sournoise de l'amadouer. Enfin il envoie de nouveaux courtisans à la bataille. D'abord Louisa Hanoune qui  parle "d'un clan qui veut salir le président". Puis Charfi un ancien ministre de la justice tombé en disgrâce qui  s'attaque à Saïdani, en lui rappellant son " injonction dans l'affaire Chakib Khellil pour le blanchir de toutes les accusations de corruption et de malversations".
Tout un programme, ficelé  et fonctionnant à merveille. La machine fonctionne à plein régime. Les troupes sont mobilisées, ils sont composés pour la plupart  comme d'habitude de larbins et d'opportunistes de la première et de la dernière heure: colporteurs de mensonges et de contre vérités.
Dans cette partie de poker menteur, Boutéflika excelle dans l'art de la manoeuvre en manipulant tout le monde. Aux militaires à la retraites qui s'opposent ouvertement à son 4ème mandat, Il leur fait un pied de nez en les ignorant. Ses adversaires ne l'intéresse pas. Il les ignore, il ne pésent plus  rien.l Ce qui l'intéresse c'est de monter sur le trône et passer le flambeau a ceux qui le protégerons après son départ.  Un trône chancelant bâtit autour d'une faune de larbins, de courtisans, d'affairistes et de spéculateurs suceurs de sang. Le peuple ne l'intèresse pas. Ce peuple a qui il reproche sa passivité  qu'il utilise aujourd'hui. Ce peuple qui a payé et payera encore le narcissisme de certains personnages dont les appétits et la courte  vue ont plongé le pays dans les abimes du sous-développement et de la misère perpepétuelle.

jeudi 27 février 2014

Hamrouche

Mouloud Hamrouche, un ancien Premier Ministre de la Présidence de Chadli Bendjedid dans les années 90 et père des réformes sur les libertés d'associations politiques, et de la presse n'ira pas aux élections présidentielles. Il l'a dit aujourd'hui 27 février 2014 lors d'une conférence à l'hotel Essafir à Alger. Pour lui les élections ne servent à rien. Ce ne sont pas les hommes qui posent problème, mais le système. Un système dépassé et incapable de conduire les affaires courantes du pays, et  répondre à son développement. Il ne sert plus en rien: en clair ce système incarné aujourd'hui à travers Boutéflika et tous ceux qui le soutiennent est dangereux pour le pays.
On saurait mieux dire, surtout venant de quelqu'un qui a vécu ce système de l'intérieur et qui  le connait bien. Pour lui,  la seule alternative qui reste est  substituer  ce systéme  par un autre. Un système qui répondra mieux aux nouveaux défis de l'heure. On notera qu'il insistera au passage que ce changement doit être pacifique.
Prenons à témoin tous les forces vives du pays et s'adressant plus particulièrement à l'armée, lui rappelant  au passage ses responsabilités dans la conduite des affaires du pays et son implication dans la politique depuis l'indépendance et le rôle qu'elle peut jouer dans le processus de mise en place d'un système de gouvernance moderne à travers des élections libres et démocratiques bati sur une séparation des pouvoirs  et issu d'une constituante. Le rôle de l'armée consisterais a veiller sur le bon déroulement des élections et la mise en place d'institutions pérénnes et non porter son soutien à un système dépassé et moribond. Espérons qu'il sera entendu. Le destin de ce pays en dépends.

lundi 24 février 2014

L'Ukraine

L'Ukraine, cette ancienne république soviétique est soumise depuis son indépendance aux aléas de la géopolitique, de la  crise financière et  de l'économie. L'Europe qui  semble, oublier aujourd'hui que c'est grâce à la bravouve et les sacrifices des soviets que l'Europe existe encore. En  s'alignant sur des américains de plus en plus arrogants et béllicistes par leur engagement dans une série de provocation envers la Russie à travers leur soutien à l'agitation de l'ouest de l'Ukraine et notamment a Kiev; berceau d'une contestation hybride entretenue autant par la crise qui touche l'économie mondiale que par les attitudes irresponsables de l'Europe et des Etats-Unis qui soufflent sur les braises de la contestation  en faisant  miroiter à un peuple avide de liberté et de bien être, un avenir plein de bonheur et de merveilles au sein d'une Europe tournée de plus en plus vers une économie matérialiste et consommatrice et qui n'est pas capable de gérer  et de protéger ceux qui sont déjà en son sein , l'exemple de la Grèce et d'autres est là pour nous le  rappeler.
Cette Europe fait le jeux des américains. Cette amérique continuent de pratiquer un expansionnisme tout azimuts en déplacant de plus en plus à l'est les frontières de l'otan  comme du temps de la guerre froide face à une Russie  redevenue riche et puissante et qui semble déranger autant l'Europe que les Etat-Unis depuis que Poutine parle du projet Eurasien . Ce Projet de grand espace de coopération aussi bien militaire que civil  fait peur aux américains qui ont peur de perdre leur leadership mondial et leur influence  au prix d'une misère et des conflits dans un monde qu'il veulent façonner à leur  intérêt: c'est à dire celui de la finance spéculatrice et des lobbys de tout genre. L'Afrique meurtrie par des conflits inter-Etats et des agitations internes de toute origine est l'exemple le plus saignant.
Ce qui se passe aujourd'hui est grave pour l'Ukraine elle-même qui risque la division entre l'ouest pro-europien et l'est russophile, mais surtout pour l'Europe dont le gigantisme et l'expansionnisme risque de la voir chercher à repousser plus loin encore ses frontières et prendre le  risque de faire la guerre.

mercredi 19 février 2014

Boutéflika a parlé

Ses  courtisans et ses larbins attendaient qu'il parle pour se positionner. Boutéflika a parlé, comme un prophéte qui guide cette faune à la recherche de protecteur. Mais au fond il nous apprends rien de nouveau. Pire, il a parlé pour rajouter à la confusion régnante une couche de plus. On comprends plus rien.  D'abord un premier message où il confond condoléances au victimes du crash du C130 de l'armée et discours politique, pour ensuite rajouter un deuxième  à l'occasion de la journée du Chahid. Dans les deux messages espacés de quelques jours,  il parle pour dire que  tout  va bien, pour ensuite  menacer tout le monde et rappeler les valeurs de novembre  qu'il utilise comme fond de commerce  en large et en travers  sous  toutes les formes dans le style des discours  des années de plomb: longs et ennuyeux. Il  parla  pelle-mêle des élections, de la DRS et de la situation  dans le pays sans vraiment en parler: il n'évoquera pas un instant les événements du M'Zab par exemple ni la situation dans le pays avec ses émeutes et ses soulévements quotidiens contre l'autorité de l'Etat  et ce phénoméne nouveau: les affrontements dans les nouvelles cités dortoirs entre des jeunes désoeuvrés animés par une  "arouchia" de quartier, les coupures des voies de communication: routes et voies férrées, la corruption quasi-généralisée mais parlera de la  restructuration de la DRS: une opération normale dira t-il, qui n'a rien a voir avec les prochaines élections, prévue de longues dates. Une restructuration nécessaire pour mieux répondre à sa mission, Une mission qui est sensée être centrée sur la sécurité au sein de l'armée. Il n'y a pas de problèmes au sein et entre les différents corps de l'armée, tout ce qui est dit autour sont des  mensonges et des agitations politiciennes injustifiées en rappellant dès le début de son message qu'il cumule les fonctions de Président de la république, de Ministre de la défense et de Chef suprêmes de toutes les forces  armées, certainement pour rappeler à certains qu'il est le chef et qu'il contrôle un navire qui chavire malgré tout. Cette mise au point est une réponse indirecte aux dernières sorties de certains officiers généraux  en retraite  très proche du pouvoir réel celui de  l'armée et qui sont contre le 4eme mandat de l'actuel président, un Président malade, fatigué  et le font savoir en se faisant passer pour les porte-voix des vrais décideurs au sein de l'institution militaire. Sachant tout cela Boutéflika manoeuvre. Il joue une partie de poker menteur, en campant sur sa position de rien dire de ses intentions en faisant parler d'autres quand il s'agit de critiquer ses opposants et de parler de choses qui n'intéresse personne, tout en faisant l'éloge de l'institution militaire et de la DRS pour avoir leurs soutiens pour un très  probable 4eme mandat pour lui, mais surtout pour son clan qui est fortement impliqué dans la corruption et les malversations à l'origine du différent entre les deux têtes du pouvoir: la présidence et la DRS. Cette dernière incarnée par le Général Mohamed Médiène un militaire  discipliné, il y'a peu de chance qu'elle  puissent s'opposer à une candidature de Boutéflika.
Les élections présidentielles du 17 avril agitent la classe politique algérienne. Une classe politique façonnée par un régime militaire et sous le contrôle de la police politique. Une classe  politique décevante qui s'accommode  de cette situation car vivant des  subventions de l'Etat. Un ramassis d'affairistes de la politique. Sans scrupules et sans foi ni loi. Dans tout cela une question persiste: si Boutéflika est impliqué dans les scandales de corruption en cascade qui ont eu lieu depuis son arrivée au pouvoir comme semble le dire certains. Pourquoi l'armée le soutient-il. Une énigme que j'ai jamais compris. Cerise sur le gateau on vient d'annoncer qu'il se présentera au électiond

jeudi 6 février 2014

Bouteflika la DRS et les présidentielles

A l'approche de l'échéance electorale du 17  avril 2014 qui verra les Algériens allaient voter pour l'election de leur Président. Les affrontements entre les tenants du pouvoir, c'est à dire ceux qui décident: qui fera quoi et qui sera quoi dans l'avenir en Algérie commencent à faire apparaître les ambitions de chaque clan. Dans ce pays  rongé par le paternalisme à défaut de patriotisme, l'injustice et le favoritisme et dont la dégradation a atteint ses organes vitaux: une école aliénante et frustante, des hopitaux sales et surpeuplés  et une justice sombre et foncièrement affairiste. Les partisans d'un quatrième mandat de Boutéflika confronté au refus de la DRS de cautionner cette démarche, s'agitent et essayent d'achever la bête après un  démantélement de cette structure par une mise à mort programmée  à travers la mise à la retraite du Général Médiène dit "Toufik": Rab Edjaïr, premier responsable de cette citadelle en ivoire sensée être imprenable qui à l'image de l'ancien KGB de l'Union Soviétique contrôle tout, avec ses milliers d'agents  et autres délateurs attitrés dissémés partout dans tous les rouages de l'Etat, rien ne se fait et ne se décide sans eux. Ce sont eux les faiseurs de rois et pas quelqu'un d'autre. On a connu le destin du KGB, on attends celui du DRS.
L'armée représentée en la personne du Général Gaïd Salah semble appuyer le quatrième mandat de Boutéflika créant  ainsi une fausse note pour la DRS. Il est difficile de croire un instant que Boutéflika peut briguer un nouveau mandat sans l'appui d'une DRS toute puissante, y compris avec l'appui de l'armée. Les partisans du quatrième mandat pour Boutéflika le savent bien et procéderont ainsi pour atteinbre leur objectifs.
En trois phases:
Phase I: Démantélement de la DRS en affectant les directions chargées des secteurs qui font sa force comme ceux de la oresse, la communication, et des enquêtes Judiciaires  sous la tutelle de l'Etat Major de l'armée. Avec l'aide du Général Gaïd Salah. Un légaliste sans ambition personnel. Ceci a été fait sur le papier.
Phase II:  Reprise en main du parti FLN suivi d'une compagne de communication contre les opposants au quatrième mandat de Boutéflika et notamment la DRS et les responsables du parti dont l'allégance est  douteuse. C'est le rôle de Saïdani. Il le fait avec quelques dégats. Mais il le fait bien.
Phase III: Elire Boutéflika à la Présidence, réviser la constitution et nommer un vice-président. C'est le rôle de Sellal et de son administration. Phase la plus délicate qui dépends fortement de la reussite des deux premières.
De l'autre côté,  celui des opposants, on sait pas actuellement quelles sont les effets directes des décisions de Boutéflika sur la scène politique et surtout  son emprise sur le fonctionnement de l'administration qui permettra d'elire qui elle veut. On propose des candidatures clanistes sans envergures ni épaisseur comme celle de Benflis: un pur produit du système,  qui ne pourra pas changer les choses en profondeur, mais continuera de s'accomoder d'un système rentier batit sur l'allégance et la docilité en connivence avec la DRS ou son semblable et non sur l'effort et la qualité des hommes et de leurs génies. Les seules réformes pérennes ont été faites par Hamrouche dans les années 90 dans la foulée des événements d'octobre : parti politique , liberté de la presse, loi sur la monnaie... Hamrouche est détesté par l'armée et les Moudjahidines pour avoir touché à leur priviléges à la même époque. Il n 'a plus d'ambition politique. Pour le reste on navigue entre des partis préfabriqué par la DRS et des partis contonnés dans leur régionalisme dont ils n'ont pas pu s'extirper.
Derrière le rideau, de cette mascarade se joue  le destin d'un pays et l'avenir d'un peuple. Les événement du M'Zab et l'impuissance de l'Etat de rétablir l'ordre dans la vallée, les multiples "soulévements" contre l'autorité de l'Etat dans diverses régions du pays, sont inquiétantes et ne semblent guère dans les préoccupations de nos gouvernants. Ce qui est grave au regard des sacrifices de ce peuple pour trouver la quiétude et la paix.