Taous était un battante. Elle a toujours compte sur elle même. Elle a travaillé toute sa vie comme infirmière, un peu partout : à Annaba, dans diverses structures, ainsi qu'à Dréan; fille de Chahid, elle a vécu grâce à sa hargne et son courage. J'ai plein de souvenirs avec elle. Elle me racontais que toute petite, elle avait alors a peine 6 ou 7 ans, elle me portais sur son dos et m'emmenait accompagner la grand mère de mon père faire pétre nos chèvres a la lisière du village près de la gare. Ma mère m'a raconté qu'au courant de l'hiver de l'année 1957, il avait abondamment neigé, ce qui rare et inhabituel pour la région et le village. Elle avait alors 8 ans. Ce matin là on avait besoin de pain pour le petit dejeuner... Obstinée et courageuse elle se proposa pour en acheter chez le boulanger du quartier: "ami djidjeli". Elle était tellement enthousiaste à l'idée d'être utile, qu'elle partit les pieds nus. Au retour, elle criait de douleur, car ses pieds gelées par le froid lui faisait tellement mal, qu'elle n'arrêtais pas de pleurer. Mon grand-père H'sen a dû lui envelopper ses petits pieds dans un matelas pour les réchauffer. Si j'ai aujourd'hui, gardé un lien avec mon village natal c'ést pour lui rendre visite et l'entendre parler, tout en me servant un repas épicé dont elle a le secret, avec son sourire et son amour incommensurable. Pour moi c'était mon repère. Ma joie. Elle a été toujours là pour me venir en aide, me soutenir contre vents et marées. Me donner raison même quand j'avais tort. Je ne peux oublier tous ces bons moments. Je garde d'elle -comme un trophée- sa sincérité et sa joie lorsque elle me voit. C'était ma consolation, pendant les moments difficiles