mardi 26 décembre 2023

le départ de Taous.

S'Il y'a un être avec qui j'étais le plus proche et que j'aimais sincèrement c'est  ma tante Taous , qui est partie Jeudi dernier dans la matinée rejoindre les siens et les miens à Sidi Djemil notre cimetière familial, à quelques kilomètres du village . Pendant deux mois, elle était alitée et amnésique après un accident vasculaire cérébral et ce qui devrait arriver arriva. Le matin elle a été retrouvée bouche béante et les yeux  grands ouverts fixant le plafond.


Taous était un battante. Elle a toujours compte sur elle même. Elle a travaillé toute sa vie comme infirmière, un peu partout : à Annaba, dans diverses structures, ainsi qu'à  Dréan;  fille de Chahid, elle  a vécu grâce à sa hargne et son courage. J'ai plein de souvenirs avec elle. Elle me racontais que toute petite, elle avait  alors a peine 6 ou 7 ans, elle me portais sur son dos et m'emmenait accompagner la grand mère de mon père  faire pétre nos chèvres a la lisière du village près de la gare. Ma mère m'a raconté qu'au courant de l'hiver de l'année 1957, il avait abondamment neigé, ce qui rare et inhabituel pour la région  et le village. Elle avait alors 8 ans. Ce matin là on avait besoin de pain pour le petit dejeuner... Obstinée et courageuse elle se proposa pour en acheter chez le boulanger du quartier: "ami djidjeli". Elle était tellement enthousiaste à l'idée d'être utile, qu'elle partit les pieds nus. Au retour, elle criait de douleur, car ses pieds gelées par le froid  lui faisait tellement mal, qu'elle n'arrêtais pas de pleurer. Mon grand-père H'sen a dû lui envelopper ses petits pieds dans un matelas pour les réchauffer. Si j'ai aujourd'hui, gardé un lien avec mon village natal c'ést pour lui rendre visite et l'entendre parler, tout en me servant un repas épicé dont elle a le secret, avec son sourire et son amour incommensurable. Pour moi  c'était mon repère. Ma joie. Elle a été toujours là pour me venir en aide, me soutenir contre vents et marées. Me donner raison même quand j'avais tort. Je ne peux oublier tous ces bons moments. Je garde d'elle -comme un trophée- sa sincérité  et sa joie  lorsque elle me voit. C'était ma consolation, pendant les moments difficiles 

mercredi 29 novembre 2023

Algérie. Le retour.

Dans le bateau de notre retour, curieux, je visitais tous les coins et recoins du navire à tel point que je mettais ma vie en danger: car je risquais de tomber à l'eau en  tentant par exemple de toucher ce bleu à l'arrière du pont. Je restais ébloui devant cette immense espace qui semblait infini et qui entourait notre embarcation,  tracant un chemin d'écumes blanchâtres vers nulle part; un chemin à ne pas finir. 
Nous arrivâmes à Bône (Annaba ), le lendemain dans la soirée de ce mois d'octobre 1963, pour rejoindre Mondovi, une bourgade agricole  distante de 20 km où vivaient ma famille. Je fus immediatement surpris par l'état des lieues: l'obscurité, les odeurs nauséabondes, le froid ambiant. et l'image du crépitement du "kanoun" qu'on essayait d'allumer avec ses étincelles jaillissant  comme un petit feu d'artifice de bienvenue, dans cette obscurité à couper au couteau. Je n'arrêtais pas de pleurer. Je ne voulais pas rester  dans cet endroit triste et je voulais revenir aussitôt à Marseille...et ses lumières. Sur le moment je ne pensais pas que j'allais passer presque cinq (05) ans de ma vie dans cet endroit lugubre: sans électricité , sans eau et avec des WC commun délabrés. Mais faute de mieux, on s'y habitue de vivre ainsi. Aujourd'hui avec le recul je peux affirmer que cela a été les pires moments de ma vie d'enfant . C'est dans ce lieu  entouré de  ma famille, que j'ai connu et le plus  ressenti  la misère à travers la maladie, le mépris,  la saleté, les poux et la faim .
 Aussitôt installé chez notre grand mère, mon père avait du mal à trouver du travail. Au début il trouvera une place comme préposé aux écritures à l'APC (mairie) de Dréan, mais après quelques mois passés à la Mairie, il a du quitter son emploi suite a un différent politique ( selon ses dires) avec le Maire un certain Med Salah B. un célibataire endurci,  officier de l'armée des frontières. Il trouvera un emploi comme saisonnier, comme  la plupart des hommes du village dans une coopérative agricole spécialisée dans le conditionnement des agrumes  pendant  quelques mois, Ensuite, il entamera une période de chômage qui durera  plusieurs mois. Pendant cette période nous vivions d'aide, de  quête  et de crédit.
 Ainsi  je garde en mémoire les visites matinales de Yamina la fille d'une de mes tantes ( du côté de ma mère) "khalti Hadda" qui passait souvent chez nous tôt le matin avant de rejoindre l'école pour nous emmener quelques légumes et d'autres choses pour que ma mère puisse nous faire à manger. Un épicier du village "ami" Mohamed"  d'une famille kabyle les  Salemkour , nous faisait crédit pour nos besoins essentielles : semoule, huile, sucre et café...    sur les recommandations de son cousin "ami Ali", un ami de mon père qui était  boulanger au centre du village,  et qui  partageait les mêmes idées que lui.
Enfin, après  plusieurs tentatives de candidatures a divers métiers, mon  père rejoindra la formation professionnelle comme magasinier et comptable matières a Annaba, au début de l"année 1966. 

dimanche 1 octobre 2023

Marseille

Pendant la guerre d'Algérie, après  4 ans de séparation, vers la fin de l'année 1959, ma mère et moi nous quittâmes mon village natal: Mondovi aujourd'hui Dréan , pour rejoindre mon père à Marseille. La disparition  de mon grand-père arrêté  et   assassiné dans une ferme coloniale :(syndicat ) transformée en un camps de torture infesté de "Goumis", et l'incarcération dans un  camps de prisonniers  ( le camps de Djorf du côté de M'sila) du mari de la soeur aînée de ma mère,  qui était un second père pour elle et qui vivait chez eux avant son mariage précipita sa décision  de rejoindre mon père en France.
Nouna la grand-mère de mon père - celle qui s'occupa de nous après la disparition de mon grand-père père.s'etait évanouie a l'aéroport après notre embarcation à Bône (aujourd'hui Annaba): un déchirement qu'elle n'avait pu supporter. 
 Dans l'avion, je n'arrêtais pas de regarder a travers l'hublot, cet  espace verdâtre et infini qui défilait sous l'avion: une image indélébile m'est restée en mémoire. A notre  arrivée à  l'aéroport de Marignane, mon père était étonné et surpris de nous voir, il demandera à ma mère: "c'est qui cet enfant ", oubliant qu'il avait un enfant aussi grand, lui qui avait  a peine 24 ans et que les enfants grandissent vite. Il m'avait laissé à peine âgé de quelques mois à son départ à la fin de l'année 1955. A Marseille mon père était peintre-plâtrier dans une entreprise privée et  responsable d'un secteur de la  ville de  Marseille. comme militant dans l'OC-FLN., une organisation clandestine pour l'indépendance qui militait pour l'indépendance de l'Algérie. Dont la mission principale consistait a la collecte de l'"Ichtitek": la cotisation mensuelle de soutien au FLN parmi la diaspora Algérienne.. 
Nous nous installames au 7, rue de l'arbre (aujourd'hui Vincent Scotto ) dans  une chambre miteuse d'un hôtel délabré géré par deux  femmes d'un certains âges, donuts une plus présente que l'autre portais le nom de Françoise, non loin du vieux port. Après quelques mois passé dans cette chambre humide et mal aérée, je fus diagnostiqué positif à la tuberculose lors du test obligatoire pour ma scolarisation et dû être hospitalisé dans un préventorium à Ucel en Ardèche , pendant 9 mois. 
Malgré mon âge ( 5 ans), je garde des souvenirs figées encore vivaces de mon séjour dans ce Préventorium. Je me souviens de la classe d'étude divisée en rangées de trois niveaux que l'ont partagées avec des plus grands que je voulais imitais en écriture étonné par la forme de leur "f", mais j'y n'arriva pas,  du silence a l'intérieur du dortoir et des siestes forcées, que je ne supportais pas car  je n'arrivais jamais a dormir. Des randonnées en forêt et à la montagne. Mon souvenir le plus marqué, fut pour moi, le jour où une religieuse qui s'occupait de nous me sorti un dimanche des rangs de l'église,  et m'empêcha de faire la prière  avec mes camarades, alors que j'avais pris l'habitude de les suivre pour chanter  les cantiques et faire la prière avec eux en toute innocence. Elle m'avait dit: "Que mon père  ne voulais plus que j'aille à l'église le dimanche " en m'expliquant les "raisons" et  que je pourrais choisir ma religion  quand je serais plus grand". ...Depuis , je restais seul isolé dans un coin  écoutant de loin la mélodie des cantiques religieux en attendant la fin de la messe... 
De retour a  Marseille après ma guérison, j'étais livré  à moi même. J'errais beaucoup autour du vieux port dans des espaces vides et les chantiers du côté du quartier Belsunce où on commençait la construction de nouveaux quartiers d"affaires. Ni mon père qui était très occupé, ni ma mère qui s'occupait plus de mes deux freres encore bébés ne faisait attention à moi. Je me souviens qu'un jour,  j'ai reçu un sceau plein de peinture laissé par les ouvriers du chantier sur la tête en tentant de jouer au peintre bâtiment et que  j'avais mal accroché le sceau sur le mur. Le saignée ne s'arrêtera qu'après avoir été soigné aux urgences de Marseille. Un autre jour,  j'ai volé un shampoing au Monoprix qui étais juste en face de l'hôtel où on habitait pour aller laver mes cheveux dans la fontaine public du vieux port..
Dans l'hôtel habitait dans le même étage que nous une famille juive venue de Casablanca. Une des fille plus âgée que moi, m'ammenais à la terrasse pour me montrer comment on faisait l'amour: c'est ainsi que j'ai découvert la sexualité... à six ans. Cela me marquera toute ma vie.

mercredi 20 septembre 2023

Ma mère Saçia.

Ma mère Saçia portes un nom que l'on portes de moins a moins :un nom qui n'est plus à la "mode" de nos jours, d'ailleurs tous les noms de cette époque, qui sont des noms de nos racines  Amazighs sont pour certains, une honte: un reniement incompréhensible . Elle est née en 1935 quelques parts dans la riche plaine de Besbes (ex Randon ) dans un lieu dit :"Bordj Tahar" devenu aujourd'hui "Belahmar" de l'union improbable d'une mère au foyer kabyle de Tigzirt en Grande Kabylie venue rejoindre ses frères célibataires comme "bonne" a tout faire et d'un père ouvrier agricole venu de Ferjioua -non loin de Djemila: une ancienne ville Romaine,  en petite Kabyle- à quatorze ans chercher du travail  dans la plaine d'Annaba suite à la disparition de son père et le remariage forcé de sa mère . A trois ans et demi en 1939, elle perdit sa mère après une couche difficile. 
Suite à  la disparition de sa mère, tous ses ses sœurs et ses frères furent dispersés, notamment les filles. Elles furent placées ça et là chez des parents divers dont elle garde un souvenir lointain, pour terminer son errance chez sa sœur aînée qui venait de se marier à 16 ans . Elle avait alors 8 ans. Son père, travailleur agricole chez les Laoubdia: des propriétaires terriens, vivra seul dans un gourbi et s'occupera de ses deux fils: l'aîné Labidi -malade mental- et de son autre fils Belgacem. Hadda sa sœur cadette après un bref passage  chez une cousine,  rejoindras ma mère chez sa sœur aînée pour ensuite se marier aussitôt en 1949 avec un cadre de la Tabacoop de vingt ans son aîné : un certain Birem Mahmoud ; un homme pieux  et rustre  au contact difficile et pratiquant un Islam rigoriste et sectaire qui permettais à ses disciples d'accéder au paradis même s'ils sont devenus déviants. Seule sa dernière sœur  restera chez des cousins proches, jusqu'à son mariage à la fin des années cinquantes. En Avril 1954, a 18 ans et demi elle se mariera avec mon .père qui avait le même âge. C'est la grand-mère de mon père,  une certaine Nouna qui  était connue au village pour être une femme à poigne, qui est venue voir ma mère chez sa sœur.  Elle lui a plu et demandera sa main pour son petit-fils ( mon père).Elle l'a trouvé belle et  d'une blancheur que l'ont recherché a l'époque  c'était le mélange d'une Kabyle d'Iflissen et d'un kabyle de la région de Ferjioua. Mon père vivait alors  dans une grande famille parmi ses frères,  sœurs, ses parents et sa grand-mère dans la bâtisse ( cour)  qu'avait acquis cette dernière après avoir exercé comme chef de plantation ( kabrana) dans divers champs autour du village. 
Dés le déclenchement de la guerre d'Algérie mon père fut contraint de quitter le village a 20 ans juste après ma naissance pour échapper à une mort certaine:  activiste et militant du MTLD, il était dans le viseur comme d'autres jeunes  nationalistes des autorités coloniales. Quelques mois après son départ en France, tous les membres du groupe avec qui il militait furent neutralisait et tués suite à une rafle. A son arrivée en France, mon père errera dans plusieurs villes: il vivra dans la misère des blockhaus  et les taudis a Lyon  puis a Nancy et finira a s'etablir durablement à Marseille. Ma mère le rejoindra en 1959. Après quatre ans de séparation. Au cour de son absence, elle fut contraint de revenir chez sa sœur. Car mon grand-père qui travaillait comme cheminot et subvenait au besoin  de la famille un certain H'sen fut arrêté suite à une rafle mémorable ou des dizaines  de prétendus fellags furent arrêtés . Il disparaîtra à jamais- on saura plus tard qu'il fut emmené dans une ferme dite "syndicat" à quelques kilomètres du village et livré à une horde de harkis excités. Frêle et affamé,  il rendit l'âme après une série de sévices notamment celle d'utiliser les chiens pour lui faire peur.. il a été certainement  jeté dans une fosse commune...on le retrouvera jamais 
A Marseille, mon père travaillais comme peintre-plâtrier et militait au sein du FLN. 


lundi 26 juin 2023

Fouzia

Après Yassine mon fils  c'est ma sœur Fouzia qui est sujet à une dépression sévère. 
Après plusieurs années de pressions du a la surcharge de travail et de stress que nul au monde ne peux supporter. Avec des conséquences visibles:  obésité et arthrose des genoux. Elle craque en ne supportant plus les mensonges et les atitudes grotesques de son mari et  sa famille. Je viens d'apprendre qu'elle était au courant qu'il l'a trompé depuis bientôt quatre ans et qu'elle pensait que c'était des relations éphémères sans lendemain, mais avec le temps elle s'apercevra que le personnage était un pervers qui profitant de sa naïveté jouait avec ses sentiments. Son père avait épousé quatres femmes, son frère trois et lui pourquoi ne ferait-il autant?
La dernier fois que l'on s'est parlé, elle m'a laissé un goût  amer. Elle divaguait nous reprochant a nous de la rendre malade.