Nouna la grand-mère de mon père - celle qui s'occupa de nous après la disparition de mon grand-père père.s'etait évanouie a l'aéroport après notre embarcation à Bône (aujourd'hui Annaba): un déchirement qu'elle n'avait pu supporter.
Dans l'avion, je n'arrêtais pas de regarder a travers l'hublot, cet espace verdâtre et infini qui défilait sous l'avion: une image indélébile m'est restée en mémoire. A notre arrivée à l'aéroport de Marignane, mon père était étonné et surpris de nous voir, il demandera à ma mère: "c'est qui cet enfant ", oubliant qu'il avait un enfant aussi grand, lui qui avait a peine 24 ans et que les enfants grandissent vite. Il m'avait laissé à peine âgé de quelques mois à son départ à la fin de l'année 1955. A Marseille mon père était peintre-plâtrier dans une entreprise privée et responsable d'un secteur de la ville de Marseille. comme militant dans l'OC-FLN., une organisation clandestine pour l'indépendance qui militait pour l'indépendance de l'Algérie. Dont la mission principale consistait a la collecte de l'"Ichtitek": la cotisation mensuelle de soutien au FLN parmi la diaspora Algérienne..
Nous nous installames au 7, rue de l'arbre (aujourd'hui Vincent Scotto ) dans une chambre miteuse d'un hôtel délabré géré par deux femmes d'un certains âges, donuts une plus présente que l'autre portais le nom de Françoise, non loin du vieux port. Après quelques mois passé dans cette chambre humide et mal aérée, je fus diagnostiqué positif à la tuberculose lors du test obligatoire pour ma scolarisation et dû être hospitalisé dans un préventorium à Ucel en Ardèche , pendant 9 mois.
Malgré mon âge ( 5 ans), je garde des souvenirs figées encore vivaces de mon séjour dans ce Préventorium. Je me souviens de la classe d'étude divisée en rangées de trois niveaux que l'ont partagées avec des plus grands que je voulais imitais en écriture étonné par la forme de leur "f", mais j'y n'arriva pas, du silence a l'intérieur du dortoir et des siestes forcées, que je ne supportais pas car je n'arrivais jamais a dormir. Des randonnées en forêt et à la montagne. Mon souvenir le plus marqué, fut pour moi, le jour où une religieuse qui s'occupait de nous me sorti un dimanche des rangs de l'église, et m'empêcha de faire la prière avec mes camarades, alors que j'avais pris l'habitude de les suivre pour chanter les cantiques et faire la prière avec eux en toute innocence. Elle m'avait dit: "Que mon père ne voulais plus que j'aille à l'église le dimanche " en m'expliquant les "raisons" et que je pourrais choisir ma religion quand je serais plus grand". ...Depuis , je restais seul isolé dans un coin écoutant de loin la mélodie des cantiques religieux en attendant la fin de la messe...
De retour a Marseille après ma guérison, j'étais livré à moi même. J'errais beaucoup autour du vieux port dans des espaces vides et les chantiers du côté du quartier Belsunce où on commençait la construction de nouveaux quartiers d"affaires. Ni mon père qui était très occupé, ni ma mère qui s'occupait plus de mes deux freres encore bébés ne faisait attention à moi. Je me souviens qu'un jour, j'ai reçu un sceau plein de peinture laissé par les ouvriers du chantier sur la tête en tentant de jouer au peintre bâtiment et que j'avais mal accroché le sceau sur le mur. Le saignée ne s'arrêtera qu'après avoir été soigné aux urgences de Marseille. Un autre jour, j'ai volé un shampoing au Monoprix qui étais juste en face de l'hôtel où on habitait pour aller laver mes cheveux dans la fontaine public du vieux port..
Dans l'hôtel habitait dans le même étage que nous une famille juive venue de Casablanca. Une des fille plus âgée que moi, m'ammenais à la terrasse pour me montrer comment on faisait l'amour: c'est ainsi que j'ai découvert la sexualité... à six ans. Cela me marquera toute ma vie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire