mardi 2 janvier 2024

Avant notre départ pour Annaba.

Avant notre déménagement à Annaba où  travaillait désormais mon père comme comptable matières au centre de formation professionnelle pour adultes. Pendant plus d'une année, chaque matin c'était  le même rituel. Afin d'arriver à temps  à son lieu de travail à Didouche Mourad; autrefois Lauriers roses, du temps  de la colonisation, distant d'une trentaine de kilomètres de notre  village, mon père devait se réveiller tôt le matin, dès  la première sirène de la Tabacoop, celle de 6h 30mn,  la 2eme sonnait une demi-heure  plus tard et  annoncé le début effectif du travail à la coopérative de tabac du village. La sirène de la Tabacoop était un des points de repère pour les habitants de notre village. Après avoir pris son café turque (  kahwat Zezoua)  que ma mère  avait préalablement préparé  sur le "kanoun" qu'elle a pu  allumer  grâce  aux cendres de la veille qu'elle avait enfouis sous le reste des cendres consommées,   il partait prendre le bus de "chergui" ou celui de "Belahmadi" selon la disponibilité. Les autobus avait prient l'habitude, dès qu'ils quittaient leur arrêt du centre du village entre la placette de la Mairie  et la mosquée en face, lls commençaient de klaxonner pour avertir les retardataires, qui souvent, arrivaient à les rejoindre au bout du village, car ils roulaient très lentement. Le va et vient des autobus avec la ville de Annaba rythmé  les journées et la  vie au sein du village.
En plus de son travail à Annaba, certains événements imprévus sont venus  précipiter notre départ pour y habiter. Les décès de la grand-mère de mon père Nouna à 70 ans après un accident: en se levant, tôt le matin elle percuta dans le noir  le loquet d'une fenêtre ouverte, perdit aussitôt connaissance et décèdera une semaine plus tard, et celui de ma petite sœur de six mois. Si la disparition de ma sœur Sabah,  emportée par une diphtérie m'avait peinée, je n'avais éprouvé aucun sentiment au départ de ma grand-mère. 
Je n'oublierais jamais le regard d'ange de ma sœur qui suivait les déplacements de ma mère, comme pour lui dire : " soit  patiente maman, ne t'éloigne pas de moi, je vais bientôt partir". Je pense que ce jour là, j'ai réalisé mon impuissance face à l'injustice et la misère.
Au courant de cette année là j'étais triste et je commençais à prendre conscience de ma situation, j'avais presque douze ans et c'était ma sixième année à l'école, je devais me préparer  pour présenter et réussir mon examen de sixième,  afin d'accéder au collège. Ce fut pour moi une année très difficile, A l'école je n'arrivais pas à me concentrer, j'étais atteint de neurasthénie à cause du  manque d'une  bonne alimentation à la maison. La misère.
Un matin, en me réveillant,  j'étais déjà mal au point.  Après avoir pris, comme d'habitude à la va vite,  un bol de café crème préparé à partir du reste du café turque de mon père,  que ma mère avait réchauffé en rajoutant un peu d'eau pour faire une solution grisâtre (sfou) dans lequel ont a versé du lait concentré Nestlé que j'accompagné d'un bout de galette (kesra). Dans la classe, l'atmosphère était lourde. Les punitions pleuvaient. L'instituteur Mr Hemila aidé  par un larbin de notre  classe: un certain "Hacène" G. dans le choix  des élèves  qui montaient au tableau, un après un  de manière aléatoire pour leur dicter une phrase. A chaque faute, l'élève recevais un coup sur les doigts ou sur les fesses sous les rires hilarants de ces apprentis "tortionnaires". Pour eux c'étais un jeu. J'étais tellement terrorisé que je me suis 'évanouie et  dû être transféré a l'hôpital de Annaba dans la 2 CV de Mr Davy après un bref passage au centre de santé du village où on a constaté que  ma tension était trop basse. Monsieur Davy, est un  instituteur qui venait sûrement du sud ouest de la France car il  aimait tellement le rugby que je le voyais  souvent y jouait en plein village. 
Après trois Jours passé à l'hôpital, où je ne prenais que du thé rouge afin d'élever ma tension qui était assez basse,  j'ai du rentrer chez moi et revenir à l'école. Depuis, notre instituteur monsieur Hemila  ne me faisait plus monter au tableau, 

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