En plus de son travail à Annaba, certains événements imprévus sont venus précipiter notre départ pour y habiter. Les décès de la grand-mère de mon père Nouna à 70 ans après un accident: en se levant, tôt le matin elle percuta dans le noir le loquet d'une fenêtre ouverte, perdit aussitôt connaissance et décèdera une semaine plus tard, et celui de ma petite sœur de six mois. Si la disparition de ma sœur Sabah, emportée par une diphtérie m'avait peinée, je n'avais éprouvé aucun sentiment au départ de ma grand-mère.
Je n'oublierais jamais le regard d'ange de ma sœur qui suivait les déplacements de ma mère, comme pour lui dire : " soit patiente maman, ne t'éloigne pas de moi, je vais bientôt partir". Je pense que ce jour là, j'ai réalisé mon impuissance face à l'injustice et la misère.
Au courant de cette année là j'étais triste et je commençais à prendre conscience de ma situation, j'avais presque douze ans et c'était ma sixième année à l'école, je devais me préparer pour présenter et réussir mon examen de sixième, afin d'accéder au collège. Ce fut pour moi une année très difficile, A l'école je n'arrivais pas à me concentrer, j'étais atteint de neurasthénie à cause du manque d'une bonne alimentation à la maison. La misère.
Un matin, en me réveillant, j'étais déjà mal au point. Après avoir pris, comme d'habitude à la va vite, un bol de café crème préparé à partir du reste du café turque de mon père, que ma mère avait réchauffé en rajoutant un peu d'eau pour faire une solution grisâtre (sfou) dans lequel ont a versé du lait concentré Nestlé que j'accompagné d'un bout de galette (kesra). Dans la classe, l'atmosphère était lourde. Les punitions pleuvaient. L'instituteur Mr Hemila aidé par un larbin de notre classe: un certain "Hacène" G. dans le choix des élèves qui montaient au tableau, un après un de manière aléatoire pour leur dicter une phrase. A chaque faute, l'élève recevais un coup sur les doigts ou sur les fesses sous les rires hilarants de ces apprentis "tortionnaires". Pour eux c'étais un jeu. J'étais tellement terrorisé que je me suis 'évanouie et dû être transféré a l'hôpital de Annaba dans la 2 CV de Mr Davy après un bref passage au centre de santé du village où on a constaté que ma tension était trop basse. Monsieur Davy, est un instituteur qui venait sûrement du sud ouest de la France car il aimait tellement le rugby que je le voyais souvent y jouait en plein village.
Après trois Jours passé à l'hôpital, où je ne prenais que du thé rouge afin d'élever ma tension qui était assez basse, j'ai du rentrer chez moi et revenir à l'école. Depuis, notre instituteur monsieur Hemila ne me faisait plus monter au tableau,
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