Nous sommes le sixième jour du Ramadan, peut être le septième... Je sais plus. Mama Sissa: ma mère m'inquiète, elle est nerveuse ces jours ci. Elle est en conflit avec ma soeur Zohra qui vit avec elle pour des broutilles, en fait elles se supportent plus. Mama Sissa parle trop, elle reproche tout et rien à tout le Monde. Elle n'arrête pas de se plaindre de se remémorer le passé en évoquant le plus souvent les durs moments de son existence. Hier elle m'a raconté la naissance de mon plus jeune frère Faycal, les durs moment de son accouchement et les jours qui ont suivi, pour s'attarder sur le fait quelle n'avait rien à manger et qu'elle était contraint de prendre du pain sec avec du café pour se nourir. Dans la même période mon père qui était fonctionnaire et dont le salaire ne lui permettait pas de subvenir à toute notre famille de dix membres était tenté et encouragé par certains de ses amis pour que j'arrête mes études afin de l'aider financièrement. Il a refusé et a changé d'emploi, abandonnant une carrière de fonctionnaire de plus de quinze ans pour aller travailler dans l'industrie ou il était mieux renuméré. Les conditions de vie de notre famille s'amélioreront substantiellement. Mais une année plus tard il voulais m'envoyait travailler de nouveau. J'ai essayé. J'étais recruté pour aller travailler à la cockerie du complexe sidérurgique d'El Hadjar. Juste à côté de chez nous. J'étais jeune, l'accueil était froid, le milieu pollué. J'ai refusé de rester. Mon père était déçu. Depuis il me parlera plus de travail. Avec le recul je le comprend, mais je regrette rien.
Mais pour revenir à Mama Sissa, je pense qu'elle est fatiguée après toutes ses années de labeur à élever ses enfants dans le dénouement et la patience. Sa fierté n'a d'égale que sa grandeur.
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