jeudi 11 juillet 2024

Rechute de Yassine

Je suis triste a un point de non retour ... J'ai plus envie de me battre sachant ou croyant, que la bataille est perdue d'avance, car tu es imprevisible. J'ai envie de partir mourir rejoindre les miens à  Sidi Djemil, notre cimetière familial, le seul endroit où je me sent à l'aise au milieu de gens que j'ai aimé et qui me respectaient. Comme un lâche qui se rend à l'ennemi  en pleine bataille. Je ne veux plus me battre, je suis trop fatigué. Yassine mon fils bien aimé, cette fois,  plus que les autres, tu m'as brisé à tel point que pour la première fois je ressens du vide autour de moi, la solitude d'un vaincu. Un vide sidéral. J'avais eu un peu d'espoir a ton retour de France, il y a bientôt plus d'une année. Espoir déçu et la confiance en moi et en toi avec 
Le mardi 9 juin 2024. Nous avons vécu l'enfer comme toi, pendant ton délire, tes cris et tes mimiques bizarres. Tu as fais ton énième crise après plusieurs semaines de mutisme effrayant à la maison. Cela fait plus de six (06) mois que tu prenais pas correctement tes médicaments et que tu étais  mal. Tu avais tes raisons...  tu disais à ta mère -à qui tu te confiait parfois- : que tu avais peur de vivre dans la dépendance des médicaments et de leurs effets secondaires néfastes. A moi tu me parlais pas, tu me méprisais, sans raisons. Je t'en veux pas et je te pardonnerais toujours, car tu es mon fils et  malade. Seulement ta maladie ne te permet pas d'arrêter tes médicaments. C'est toi même qui me l'as dit; un jour d'éclaircies dans ta  tête: rares certes, mais combien pleines de bonheurs avec des échanges d'un niveau intellectuel hors du commun. Tu es enrichissant dans tes dialogues: précis et circoncis. Les échanges avec toi sont passionnants.
Il faudrais patienter longtemps d'après les médecins, mon fils, pour éviter de prendre tes médicaments et surtout... changer ton comportement...et t'intégrer au milieu social où tu vis. Vu ton caractère et mon âge je ne pourrais t'accompagner encore dans ton errance et ta maladie: une maladie dure et cruelle pour toi et pour nous. 
 Et pourtant, après ton retour de France, tu étais convaincu qu'il te fallait des médicaments pour que tu puisse vivre en société...
Notre patience a été déçue.
Moi je n'ai plus la force de  supporter de te voir malade, et souffrir... Yassine pardonne moi, tu peux pas imaginer combien je souffre ...

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